Ras le bol des serveuses jeunes et ultralookées des bistrots branchés, vive le tablier en coton, le gilet de laine tricoté main et les charentaises.
Dans le bistrot de mon grand-père, on buvait de la bière, du vin, de la limonade avec ou sans sirop, du blanc cass, de la mirabelle, du sic et quelques autres boissons. Du café, sans doute, mais quel café ?
Pas le moindre souvenir de cafetière et encore moins de percolateur.
Avis à ceux qui fréquentèrent au bon coin, café bar la slavia, Latrecey, Haute-Marne, France, recherche souvenir.
Je n’étais pas au courant, mais ce matin en ouvrant mes mails, un message de Laurence Parisot, même si j’ai de chef d’entreprise surtout le nom, ce n’est pas désagréable.
Et puis, je suis contente de voir les femmes de ma génération, les premières à vraiment bénéficier des acquits du féminisme et celles de la génération du dessus qui ont du se battre pied à pied, dans une lutte d’une âpreté dont nous avons fort heureusement oublié la violence, je suis contente de voir ces femmes reprendre le flambeau en ce moment pour prévenir la régression dont, comme elles, je perçois les signaux.
Je ne suis pas une ultra du féminisme. Je crois qu’il y a des tropismes féminins et masculins aussi bien dans la sphère domestique et dans la façon d’aller chasser le bison (que ce soit à l’école, au travail, en politique, dans les associations,…) et qu’il ne faut pas vouloir les nier. Mais je crois viscéralement que les femmes doivent avoir les mêmes droits que les hommes et que ces droits ne doivent pas être nominaux. Ce qui signifie des dispositifs législatifs, réglementaires et sociaux (gardes d’enfants, formation continue, …) adéquats.
En France en la matière nous sommes privilégiées par rapport au reste du monde. Certes ! Mais il nous reste bien du chemin à parcourir avant que la voix des femmes s’entendent aussi bien que celles des hommes en politique, dans les entreprises et même dans les maisons.
Le tableau qui illustre cet article a été peint en 1989 !
Je me souviens des gaufres que faisait mon grand-père Dans un petit village, perdu au fond des âges. Il y tenait un bistrot étrange, phalanstère Plus qu’estaminet. Parfois, y venait un mage.
Dans sa marmite de vieux sorcier, il jetait du lait, De la farine, du sucre, de la bière, du mystère Du fond de sa cuisine obscure, il grommelait Mêlant imprécations et histoires de naguère
Ensuite, il nous fallait patienter plusieurs heures. Quand mon grand-père glissait dans l’immense cheminée Les moules en forme de cœur, une délicieuse odeur Se répandait. Enfin, les gaufres étaient données
Epaisses, moelleuses, brûlantes et aussi croustillantes Elles avaient le goût de l’enfance, de la douceur de la tendresse, du plaisir, des heures insouciantes, Le goût d’un merveilleux et éphémère bonheur.
I remember the wafles that my grandfather cooked In a small village lost in the depth of ages He had a curious bistro there : vintage it looked Years ago. Rustic and fun at many stages
In his wizzard’s old cauldron, he threw flour, sugar, Milk, beer, a good dose of love, a few mysteries. In his small dark kitchen he grunted with vigor A mix of curses and entertaining stories
Afterwards, we had to wait for long long hours When my grandfather slipped in the old fireplace The moulds shaped as hearts, delightful odours Spread. At least, the wafles were put on paper lace.
Golden, thick and smooth, burning as well as crispy, They possessed the taste of childhood, sweetness, Tenderness, pleasure, carefree hours, red poppy. The taste of a marvelous, ephemeral happiness.
Passant si tu viens par chez moi Sans hésiter, dépasse ma porte Continue sur la route tout droit Prends l’escalier de notre place forte Descends, marche dans l’allée accorte Laisse la joie te gagner, souris Car les mots du poète t’escortent Au paradis, à Montsouris
Les amoureux qui s’y embrassent Vivent des secondes d’éternité Les paresseux qui se délassent Savourent une douce félicité Un bébé marche avec fierté C’est la première fois et il rit Des amies parlent et boivent le thé Au paradis, à Montsouris
Des petites gloussent et se balancent Un grand escalade un filet Dans l’air une odeur de vacances Une étudiante lit Rabelais Des écoliers cherchent un palais Fantôme,des statues, une prairie Epiés par des canards violets Au paradis, à Montsouris Passant, ne cherche plus de souris Mais du bonheur dans les allées Sous les arbres, près des giroflées Au paradis, à Montsouris
Visitor if you come by me Skip the door of my recess Go on, straight ahead and feel free Take the stairs of our fortress Get down, walk in the alley Let the joy fill your soul, be true The poet’s words accompany you In paradise, at Montsouris
The lovers exchanging kisses Live an eternity moment Indolents resting near roses Enjoy the taste of life’s present A baby walks, with contentment Her first steps, she laughs so merry Friends drink tea and discuss intent In paradise, at Montsouris
Small girls giggles on the green swing A big boy climbs high on a net In the air, the smell of next spring A student is reading Ken Follet Kids are looking for a prairie A ghost palace, wild beasts statues Under the eyes of pink cuckoos In paradise, at Montsouris Visitor, don’t search a fairy But happiness on the fresh grass Under the trees,behind the pass In paradise, at Montsouris
Tu crois visiter Londres, c’est Londres qui te visite Au fil des pas, tu goûtes ses charmes hétéroclites Snob, calme et close ou rock, alerte et ouverte Un marché qui sent l’Inde, l’Italie et l’herbe verte Un canal bucolique et urbain, chic et trash Des boutiques de luxe, des échoppes qui flashent
Tu crois traverser Londres, c’est Londres qui te traverse Tu te promènes tranquille et elle te bouleverse Rues grises, rouges ou bayadères, calmes ou agitées Une bière au pub, un cocktail au Ritz ou un thé Des buildings éclectiques qui fracassent le ciel gris Les passants poursuivent business ou flânerie
Tu crois révéler Londres, c’est Londres qui te révèle Tu vois le monde dans ses facettes qui étincellent Le passé croise le futur à chaque coin de rue Et aucune de ces rencontres ne semblent incongrues A tout moment la ville s’invente et te libères Rien n’est impossible, ton esprit est vif et clair
You think you visit London, London who visits you Step after step, you taste her heteroclite charms Snob, quite, shut or rock, alert and open A market which smells of India, Italy and green grass A canal bucolic and urban, chic and trash Luxury Shops, flashy stalls
You think you come through London, London comes through you You stroll quiety and she moves you Streets grey, red or bayadere, quiet or agitated A beer in the pub, a cocktail at the Ritz or a tea Eclectic buildings smashing the grey sky Passers-by pursuing business or wandering
You think you reveal London, London reveals you You see the world in her sparkling facets The past crosses the future at each street corner And none of this encounters looks incongruous At any moment, the town invents herself and frees you Nothing is impossible, your spirit is sharp and clear
Chercher sous la peau des mots la vérité nue des sentiments. Désarticuler les phrases pour trouver ce qu’elles taisent. Et finir par préférer les gestes, le silence…
To search under the skin of words the naked truth of feelings. To dismantle sentences to find what they stifle. And in the end, to prefer gestures, silence…
Dans le polar que je viens de publier, Si la musique est la nourriture de l’amour, il y a une scène de concert. Rien d’étonnant pour une enquête sur un orchestre symphonique. Il y a aussi cette phrase à propos des spectateurs : « Parmi ceux qui péroraient avec assurance et emphase, bien peu semblaient réellement goûter le musique »
Je ne pensais pas que Le Monde illustrerait mon propos, mais si, c’est fait